Funéplus et l’École de Funétique® dans le Figaro – “En Vendée, un cimetière-école de 5000m2 pour former aux métiers du funéraire”
On parle de l’École de Funétique® et de son cimetière école dans le journal du Figaro.
En Vendée, un cimetière-école de 5000 m2 pour former aux métiers du funéraire
À La Roche-sur-Yon, l’École de funétique® professionnalise marbriers, fossoyeurs et maîtres de cérémonie.
Par Thibault Dumas Publié hier à 23:17, Mis à jour hier à 23:17
«C’était un cas difficile. Le décès d’une jeune fille dans un accident de voiture et la maman qui était à l’hôpital. Le papa, il n’avait quasiment que moi. Je ne me suis jamais sentie aussi utile. Il est même passé me remercier des mois après l’enterrement.» Coralie Bossard, 29 ans, a exercé pendant sept ans comme conseillère funéraire et est formatrice depuis peu. «Dès mon bac, j’ai voulu ce métier, après le décès d’un ami. Pour le côté humain, le relationnel, mais aussi une certaine curiosité», poursuit la jeune femme.
Vingt-trois mille à 25.000 personnes exercent dans le funéraire en France pour seulement une demi-douzaine de lieux de formation. Créée il y a vingt-et-un ans, l’École de funétique de La Roche-sur-Yon forme environ 180 professionnels par an, dont deux tiers de femmes. Un panel de métiers de plus en plus qualifiés qui requièrent un diplôme depuis 2013. Le marbrier, qui édifie la tombe, le fossoyeur, qui creuse le trou, l’opérateur funéraire, qui amène le cercueil ou l’urne, le maître de cérémonie et le conseiller funéraire ou encore le dirigeant d’entreprise. ‹On est blême, on s’habille en noir et on sourit jamais, dit avec humour Antony Fallourd, le directeur général de Funéplus. Mais les profils et les âges variés de nos élèves cassent ces idées reçues.»
Une affaire de vocation
Sans prérequis, comme le baccalauréat, ce sont les qualités humaines qui priment. Avec beaucoup de vocations et de reconversions déclenchées le plus souvent par un deuil personnel. Les échecs sont rares aux examens, seulement trois ces dernières années. «Notre place est primordiale: au moment du choc du décès, de la cérémonie, pour la personnaliser au mieux, mais aussi dans la commémoration ensuite», explique Antony Fallourd. Une place d’autant plus importante depuis le recul du rite religieux en France. Pour un enterrement, les prêtres sont difficiles à trouver dans certaines paroisses et la cérémonie laïque est à réinventer à chaque fois. De ces amis qui écrivent au marqueur sur un cercueil mis en terre à cet homme enterré selon un rituel sioux, comme il le souhaitait, les obsèques prennent aujourd’hui mille formes. Outre les formations réglementaires, l’école vendéenne propose désormais des formations complémentaires, sur le nouveau cérémonial, par exemple, ou les deuils difficiles.
«L/ne famille n’attend pas de pouvoir pleurer sur notre épaule. On doit les soulager en gérant pleinement les aspects administratifs et organisationnels», souligne Coralie Bossard. Le travail ne s’arrête jamais: «C’est du 24 h/24 et du 7 j/7, même pendant un confinement. Avec la pression de ne jamais se rater sur une mise en sépulture», témoigne la jeune femme. D’où une mise en situation des élèves dans un cimetière- école de 5000 m*, édifié le long de la voie express Nantes-La Roche-sur-Yon.
Malgré cette professionnalisation, le coronavirus a été un choc pour ces métiers de la «première ligne», qui n’ont obtenu des masques de l’État que le 22 juin. L’école ne peut encore dire si la crise sanitaire aura des effets, positifs ou négatifs sur les recrutements. Les élèves n’ont, quoi qu’il en soit, aucun mal à trouver un poste, dans un secteur parfois en tension. Six mois après une formation, le taux d’embauche est supérieur à 70 %